Dr. Sylla Ibrahima UCAD TIC - Learn With Sylla

Vous avez compris ce à quoi renvoie le concept analyse qui fait l’objet de cet enseignement ? Il convient à présent de faire le tour des sources de documentation. En effet, une fois qu’un sujet de recherche est défini, se documenter devient un processus en deux étapes (Darrobers Martine et Le Pottier Nicole, 2005). La première étape consiste à reconnaître et faire le tour de la bibliographie existante. La deuxième étape vise à obtenir et exploiter des documents.

Les points d’accès à la documentation sont multiples, allant de la bibliothèque qui offre la possibilité de consulter plusieurs types d’ouvrages aux ressources électroniques qui se composent d’adresses web, des données factuelles, bibliographiques, etc.

Les bibliothèques

Elles se présentent sous différentes catégories. On distingue entre autres :

  • Les bibliothèques universitaires : sauf exception, il existe une bibliothèque centrale dans chaque université en plus des bibliothèques de section installées dans les départements ou unités de formation et de recherche (UFR). Cette disposition permet d’avoir un réseau de bibliothèques qui s’adapte en fonction des enseignements donnés dans chaque université[1];
  • Les bibliothèques municipales : la situation de ces bibliothèques varie d’une ville à l’autre en fonction de la volonté politique et des possibilités financières dont disposent les autorités locales. Mais elles offrent en général divers services (prêt à domicile, consultation sur place, recherche documentaire, orientation, etc.) couvrant différents domaines (encyclopédies, dictionnaires, revues, livres, etc.). Le réseau des bibliothèques municipales de Dakar par exemple est né en 1992 suite à l’installation de centres socioculturels dans les quartiers de Dakar. Il est constitué d’une dizaine de bibliothèques installées dans autant de quartiers et vise à satisfaire les besoins d’éducation, de culture et d’information des populations[2] ;
  • Les bibliothèques spécialisées : la plupart des entreprises ou administrations possèdent une bibliothèque ou un centre de documentation de taille variable et accessible au public extérieur selon des modalités définies par chaque organisation. Le Centre de Suivi Écologique (CSE), la Direction des Travaux Géographiques et Cartographiques (DTGC), l’Agence Nationale de l’Aménagement du Territoire (ANAT) constituent, entre autres, d’importantes sources d’acquisition de documents géographiques, notamment de cartes. Quant à l’Agence Nationale de la Statistique et de la Démographie (ANSD) et la Direction de la Prévision et des Etudes Economiques (DPEE), elles constituent des points d’accès aux statistiques officielles au niveau national. Il existe aussi d’autres bibliothèques et centres de documentation accessibles au niveau des organismes de recherche, de coopération et d’appui au développement : CRDI[3], CODESRIA[4], PNUD[5], UNESCO[6], ONG, etc.

Les ressources électroniques

Bien que le livre imprimé ait toujours sa place, d’autres supports se développent et les habitudes de travail changent. On voit apparaitre des textes électroniques, des bibliothèques numériques, des librairies en ligne, des éditeurs électroniques, des encyclopédies virtuelles, des œuvres hypermédias[7], des logiciels et appareils de lecture dédiés. Le web devient alors une vaste encyclopédie et le patrimoine mondial tend à être numérisé (Marie Lebert, 2007).

Internet constitue aujourd’hui le plus vaste champ pour la recherche documentaire. Son intérêt tient à la richesse de ses contenus qui se caractérise essentiellement par les avantages suivants :

  • Des milliards de pages d’information consultables sur un ordinateur muni d’un modem après abonnement auprès d’un fournisseur d’accès ;
  • Des informations hétérogènes : le réseau est constitué de sites institutionnels, commerciaux, personnels, érudits, farfelus, associatifs, militants, etc. ;
  • Des informations mixtes : des publicités se mêlent à des informations variées sur une même page ;
  • Le multimédia : il renvoie à la possibilité de création et d’utilisation simultanée de différents médias : musique, son, image, vidéo, et interface graphique interactive ;
  • La facilité du partage d’informations : cela s’affirme davantage avec les avancées notées récemment avec les nouveaux outils du web 2.0 et du web 3.0.

Compte tenu de la diversité des informations et des sources de production sur Internet, il est important de vérifier l’authenticité des renseignements récupérés. Pour cause, Pierre Dumolard et al font utilement remarquer que contrairement aux publications scientifiques qui bénéficient généralement d’un comité de lecture, les informations contenues dans Internet ne sont pas toujours vérifiées et validées avant publication.

Pour vérifier la validité des informations en ligne, certaines pratiques peuvent être utiles, en particulier le fait de se poser des questions sur :

  • l’auteur de la page consultée : est-il une institution ou un expert ? quelles sont ses compétences ? le site comporte-t-il des informations permettant de le contacter (adresse électronique, postale) ?
  • le niveau de référencement de l’information trouvée sur le site : cette information existe-t-elle sur plusieurs pages ? Existe-t-il des liens entre ces pages ? les liens avec d’autres pages sont-ils fonctionnels ?
  • l’audience du site : quel est le type de public ciblé par le site (spécialistes, initiés, débutants) ? existe-t-il un instrument de mesure de la fréquentation du site ? Existe-t-il des commentaires sérieux ?
  • la qualité de la réalisation du site : les pages sont-elles organisées de façon cohérente ? comportent-elles des illustrations pour enrichir l’information ?
  • la qualité des informations : quel est le type de contenu (enseignement, actualité, archives, publicité, etc. ?) le texte comporte-t-il des fautes ? est-il régulièrement mis à jour ?

Dans le cadre d’une recherche, il convient de privilégier l’information des sites à jour et comportant des liens menant vers d’autres pages à « contenu sérieux » équivalant aux références bibliographiques des travaux universitaires. À défaut, la confrontation des informations entre sites ou avec d’autres médias (articles, ouvrages) sera indispensable.

Les services d’archives

Les archives sont constituées par tous les documents, quelle que soit leur forme, produits ou reçus par une personne ou un organisme public ou privé dans le cadre de son activité. C’est un ensemble de documents hors d’usage courant, mais classés et conservés pour une consultation éventuelle, dans une entreprise ou chez un particulier. La conservation des archives se justifie par les faits suivants :

  • Elles permettent aux particuliers de faire valoir leurs droits (état-civil, jugements, cadastre, documents d’urbanisme, etc.) ;
  • Elles servent de mémoire aux administrations (dossiers de construction d’ouvrages, enquêtes, etc.) ;
  • Elles constituent la documentation historique de toute recherche : aucune histoire ne peut être retracée sans archives.

Au Sénégal, le service de l’État compétent en matière d’archives est le Service des Archives qui a été créé par l’arrêté n° 959 du 1er juillet 1913 et été transformé en Direction depuis le 21 juillet 1977.

La Direction des Archives du Sénégal relève du Secrétariat Général du Gouvernement, rattaché à la Primature. Elle est dotée d’une grande partie de la production documentaire de l’État et assure la gestion d’un riche fonds documentaire réparti comme suit :

  • le fonds du Sénégal colonial (1816-1958) ;
  • le fonds de l’A.O.F (1895-1959) ;
  • le fonds de la Fédération du Mali (1959-1960) ;
  • le fonds du Sénégal indépendant depuis 1958([8]).

Les éléments de documentation mobilisables dans le cadre d’une recherche se présentent en général sous diverses formes véhiculées par des supports variés. Ainsi, est-il possible de consulter à partir de chez soi ou d’autres endroits des ressources documentaires sur Internet, sinon d’accéder à des outils de recherche imprimés ou informatisés à partir d’une bibliothèque ou de n’importe quel autre service de documentation. Le choix du support à privilégier dépend souvent des coûts et du temps dont dispose le chercheur. Les supports les plus répandus sont les livres et périodiques, les disques et cassettes, les images et films, les banques de données et cédéroms (cf. documents).

………………………………….

[1] La BU de l’UCAD accessible à l’adresse http://www.bu.ucad.sn offre diverses ressources notamment : Collections (monographies, périodiques, thèses et mémoires, ouvrages rares et précieux ; des thèses numérisées, des ressources électroniques (liste alphabétique des bases de données (A à Z), CD-Rom, livres numériques), des catalogues de périodique et des liens utiles.

[2] Cf. http://www.villededakar.org

[3] Centre de Recherches pour le Développement International. www.crdi.ca

[4] Council for the Development of Social Science Research in Africa (Conseil pour le développement de la recherche en sciences sociales en Afrique). www.codesria.org

[5] Programme des Nations Unies pour le Développement. www.undp.org.sn

[6]  United Nations Educational, Scientific and Cultural Organization  (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture)

[7] Technique ou système permettant, dans un système documentaire multimédia, de passer d’un document à un autre selon des chemins préétablis ou élaborés lors de la consultation.

[8] Site www.archivesdusenegal.gouv.sn

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2 commentaires

  1. Nogaye ndai dit :

    Mercie m. Sylla vrai c est gentil de votre part

  2. Bonjour mon problème c’est que je ne sais pas orienté pouviez vous m’aider avec le cours sur la rose des vents je l’ai cherché sur le site et je l’ai pas trouvé

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