Dans cet article, je partage avec vous l’appel à communications du colloque international de l’AIGF sur Commerce(s) en mouvement. Cet évènement aura lieu du 18 au 20 novembre 2025 à l’Université Cadi Ayyad – Marrakech. Vous trouverez ci-dessous les détails de l’appel.
1er Colloque international de la Commission Commerce de l’AIGF
Commerce(s) en mouvement
Colloque de Marrakech, 18 au 20 novembre 2025
1er colloque international de la Commission Commerce de l’Association Internationale de Géographie Francophone – AIGF
Argumentaire
Le colloque Commerce(s) en mouvement aura lieu à l’université Cadi Ayyad de Marrakech du 18 au 20 novembre 2025. C’est le 1er colloque international organisé par la Commission Commerce de l’Association Internationale de Géographie Francophone. Il est soutenu par la Commission Commerce, Consommation et Territoire du Comité National Français de Géographie.
Associer commerce et mouvement est riche de sens. Pour saisir la plénitude de ce rapprochement, il convient d’appréhender le mouvement dans ses acceptions les plus variées : mobilités des consommateurs et des marchandises ; mouvements spatiaux et temporels du commerce ; évolutions, transformations et soubresauts d’un secteur en perpétuel mouvement et renouvellement. En effet, quelle que soit la latitude à laquelle nous nous situons, les dynamiques marchandes sont riches et complexes, accompagnant, reflétant, optimisant chaque dynamique sociétale.
La thématique générale du colloque sera déclinée en 3 axes permettant d’embrasser un maximum d’approches géographiques. La diversité géographique des espaces d’étude sera recherchée afin de voir si à contexte comparable les solutions et modèles adoptés diffèrent.
Axe 1 : Commerce, dynamiques patrimoniales et touristiques
Le commerce est tout à la fois un outil et un révélateur du développement économique et/ou touristique des espaces.
Le développement touristique des espaces a entraîné une explosion de formes de commerce dédiées (magasins de souvenirs, boutiques artisanales) destinées à une population majoritairement exogène, de passage (commerce de flux), disposant d’un pouvoir d’achat variable, mais généralement supérieur à celui des populations locales.
Mais d’une façon plus large, la mise en valeur des patrimoines urbains s’accompagne d’une mise en commerce des lieux (Lebrun, 2024). Parfois, c’est le commerce qui devient l’attraction principale du lieu patrimonial, devenant instrument de la réhabilitation ou de la création patrimoniale, au risque de générer des déplacements (expulsions) et d’augmenter les inégalités sociales. Parfois, le commerce accompagne la mise en patrimoine et la mise en tourisme, entraînant une mise en valeur différenciée des espaces selon l’intensité marchande et compte tenu de la fréquentation touristique des lieux. La mise en tourisme ou en patrimoine entraîne une redistribution spatiale des localisations marchandes, certaines étant destinées aux touristes, d’autres aux résidents, aboutissant à une nouvelle organisation urbaine (Ouellet, 2017). La touristification marchande du site peut réduire la place des autres fonctions, notamment résidentielles. Cette présence marchande spécifique devrait être sensiblement différente entre des villes où la fonction touristique est majeure, comme Marrakech, et des espaces dans lesquels la place du commerce à vocation touristique est moins prononcée.
Les communications de cet axe peuvent s’inscrire dans différentes directions :
- Place du commerce dans les projets patrimoniaux et touristiques ;
- Étude de cas de déploiement du commerce en situation touristique ;
- Formes du commerce physique, formel et informel, dans les espaces patrimonialisés ;
- Place du commerce dans les chaînages de déplacements touristiques organisés ou impromptus ;
- Valorisation touristico-marchande des différentiels frontaliers (excursionnisme marchand) ;
- Gentrification, commerce et inégalités socio-spatiales ;
- Adaptation du commerce informel traditionnel à la mise en tourisme ;
- Gestion par les pouvoirs publics de l’activité marchande en contexte touristique ;
- Place des acteurs privés du secteur marchand dans la patrimonialisation ;
- Les lieux touristiques : espaces de découvertes, d’échanges et d’opportunités commerciales ;
- Le touriste dans le contexte marchand du tissu urbain ancien : stratégies marchandes locales et comportement commercial des touristes.
Au regard des spécificités de la ville et de l’université qui accueille le colloque, les communications qui mettront en avant les liens entre la fonction marchande et le devenir patrimonial et/ou touristique des espaces (axe 1) seront particulièrement appréciées.
Axe 2 : Commerce et mobilités : commerce mobile, mobilité des consommateurs·rices, commerce en mobilité
Dans un monde globalement de plus en plus mobile, le commerce s’adapte, diversifiant ses formes et rapports à la mobilité et à l’immobilité.
Nous sommes de plus en plus mobiles. Paradoxalement, la numérisation de la consommation a entraîné de nouvelles formes d’immobilité consommatoire (livraisons à domicile) générant des nouvelles mobilités logistiques. À l’inverse, les formes du commerce mobile traditionnel (tournées, marchés) semblent de prime abord en recul, au moins dans les pays du Nord, alors qu’elles se portent très bien dans certains Suds. Ainsi, les liens entre commerce et mobilités n’ont jamais été aussi forts, entraînant une adaptation du commerce aux évolutions rapides de nos formes de mobilité en volume (intensité des flux), dans leurs diversités modales (mobilité automobile, aérienne, pédestre, etc.).
Les liens entre commerce et pratique de mobilité sont forts. Ils peuvent être appréhendés à différents niveaux :
- La mobilité du consommateur : comment le commerce prend en compte la diversité des pratiques de mobilités des consommateurs ;
- Le commerce ambulant : marchés, tournées, commerce informel… ;
- La consommation en mobilité, dit commerce mobiquitaire ;
- Consommation et lieux de la mobilité : aéroports, gares… ;
- Adaptation du commerce informel à l’évolution des modalités de la mobilité ;
- Adaptation des espaces marchands traditionnels (centre-ville, médina, bazar, etc.) aux pratiques de consommation motorisées et pédestres.
Axe 3 : Commerce et dynamiques des formes marchandes : formats de vente, canaux de distribution
Le secteur marchand est un secteur en mouvement : ses formes, formats, concepts, acteurs·rices, évoluent, créant de nouvelles pratiques spatialisées et socialisées.
Nombre d’évolutions marketing depuis plus de 100 ans ont eu des répercussions sociospatiales majeures : grands magasins, libre-service, grandes surfaces, drives, centres commerciaux intégrés, commerce en ligne, dark stores, distributeurs automatiques… Ces évolutions marketing n’ont pas toutes été pensées au regard des répercussions spatiales qu’elles ont pu avoir : changements paysagers, ségrégation sociospatiale, segmentation de l’offre, impact environnemental des nouvelles pratiques marchandes.
Les liens entre formes du commerce et dynamiques générales des espaces peuvent être appréhendés à différents niveaux :
- Devenir des paysages marchands traditionnels dans un monde consommatoire en recomposition ;
- Insertion paysagère et fonctionnelle des nouveaux concepts marchands ;
- Valorisation marchande des espaces frontaliers ;
- Rôle du commerce dans la reconversion fonctionnelle des lieux ;
- Impacts sociaux et environnementaux des formes marchandes et de leurs dérives ;
- Pratiques vertueuses de la mobilité consommatrice : circuit court, place de la proximité… ;
- Dynamiques des acteurs·rices et évolutions des formes de la distribution ;
- Place et spécificités des commerçantes dans les dynamiques des acteur·rices ;
- Dynamiques genrées et post-genre de la consommation et de l’offre marchande.
Comité scientifique du colloque
Coordination :
- Aminata Diop, Université Cheikh Anta Diop, Dakar, Sénégal
- Nicolas Lebrun, UR Habiter le Monde, Université de Picardie Jules Verne, Amiens, France
Membres :
- Mme la Présidente de l’Union Géographique Internationale, Nathalie Lemarchand
- M. le Président de l’Association internationale de Géographie Francophone, Pape Sakho
- Brahim Badidi, Université Mohamed V, Rabat, Maroc
- Saïd Boujrouf, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
- Alberto Capote Lama, Universidad de Granada, Espagne
- Guénola Capron, Universidad Autónoma Metropolitana – Azcapotzalco, Mexico, Mexique
- Samuel Deprez, Université Le Havre Normandie, France
- Philippe Dugot, Université Toulouse Jean Jaurès, France
- Arnaud Gasnier, Le Mans Université, France
- Bernadette Mérenne-Schoumaker, Liège Université, Belgique
- Sahoti Ouattara, Université Jean Lorougnon Guédé, Daloa, Côte d’Ivoire
- Cheikh Samba Wade, Université Gaston Berger, Saint-Louis, Sénégal
- Caroline Stamm, UC Chile, Santiago, Chili
- Benjamin Wayens, Université Libre de Bruxelles, Belgique
- Kossiwa Zinsou Klassou, Université de Lomé, Togo
Comité d’organisation du colloque :
Coordination locale :
- Saïd Boujrouf, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
Coordination AIGF :
- Aminata Diop et Nicolas Lebrun
Membres :
- Wafaa Benhasain, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
- Sylvie Coupleux, Université d’Artois, France
- Fadwa Chbani Idrissi, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
- Stéphanie Leroux, Université Catholique de Lille, France
- Corinne Luxembourg, Université Sorbonne Paris Nord, France
- Wahiba Moubchir, Université Cadi Ayyad, Marrakech, Maroc
- Marianne Petit, Université de Technologie de Compiègne, France
Modalités de proposition de communications :
Les propositions de communications doivent comporter :
- Le titre de la communication envisagée,
- Un résumé de 3 000 signes environ,
- L’axe envisagé,
- Les coordonnées complètes des auteur.es (nom, prénom, fonction ou titre, institution ou organisme d’exercice, pays, adresse mail).
Date limite de réception des propositions : 15 avril 2025
Les propositions sont à envoyer aux deux coordinateurs scientifiques aux adresses suivantes:
Les propositions seront ensuite examinées par le comité scientifique, qui accusera réception.