Ma rencontre avec le Professeur Aminata Niang Diène remonte à mon année de licence, en 2003. À cette époque, elle dispensait son mythique cours sur la géographie de la santé. Un cours non seulement captivant, mais surtout d’une profondeur abyssale. Chaque séance de cet enseignement magistral était une immersion dans les complexités des dynamiques sanitaires, des paysages épidémiologiques et des défis socio-spatiaux liés à la santé publique.
Ses analyses, toujours rigoureuses et pénétrantes, allaient bien au-delà des simples cartes et chiffres. Elles nous offraient une fenêtre sur la manière dont les maladies se propagent, s’ancrent et influencent les structures sociales et économiques. C’était un cours où chaque étudiant, sans exception, se retrouvait à remettre en question ses propres perceptions de la santé et de l’espace.
Il a d’ailleurs suffi de peu pour que je ne m’engage sur les chantiers de la géographie de la santé, à la faveur d’un travail d’exposé qu’elle m’avait confié sur l’épidémiologie du paludisme. Cette tâche m’a ouvert les yeux sur les réalités complexes de cette maladie endémique et sur les enjeux stratégiques d’intervention pour la combattre. Le destin, cependant, m’a orienté vers une spécialisation en géographie des TIC et de la société de l’information. En effet, mon implication dans les travaux d’Enda DIAPOL m’a conduit au sein du réseau e-Atlas, où j’ai exploré les impacts des technologies numériques sur les sociétés africaines. Mais, en réalité, l’attrait pour la géographie de la santé, insufflé par le Professeur Aminata, n’a jamais faibli.
Notre collaboration a perduré au fil des années, notamment à travers des contributions à des encadrements de Master. Le Professeur Aminata m’a toujours fait l’honneur de m’associer à l’organisation des colloques qu’elle initie, et qui traitent des problématiques cruciales de la géographie de la santé. Le prochain se tiendra d’ailleurs au sein de notre université en novembre 2024. Ces rencontres sont toujours des espaces de réflexion intense, de partage de savoirs et de confrontation d’idées, où elle brille par sa capacité à fédérer des experts de divers horizons autour de discussions à la fois profondes et pertinentes.
Sur le plan humain, le Professeur Aminata Niang Diène est une figure chevaleresque et enthousiaste. Elle est de ces rares personnes qui ne se fâchent presque jamais, toujours prête à aider et à soutenir, sans jamais se lasser d’expliquer, de reprendre, et de détailler ses explications tant qu’un étudiant en a besoin. Sa générosité intellectuelle et humaine est sans pareil ; elle est sympathique, intelligente, motivée et joyeuse. Dans ses cours comme dans les couloirs de l’université, elle crée une atmosphère inclusive où chacun se sent valorisé. Elle est honnête, ouverte, vivace d’esprit, et ne manifeste jamais d’esprit clanique. C’est justement cette ouverture et cette vivacité qui font d’elle le profil idéal pour ce poste hautement stratégique à l’UCAD.
Sur le plan scientifique, le Professeur Aminata est d’une densité légendaire. Ses recherches sur la géographie de la santé sont à la fois pionnières et profondément ancrées dans les réalités locales et internationales. Elle a su développer une approche intégrative qui lie les dynamiques environnementales aux enjeux de santé publique, notamment dans les contextes urbains sahéliens. Son travail sur les risques sanitaires liés à l’accès à l’eau et à l’assainissement a non seulement influencé la recherche académique, mais a également eu un impact concret sur les politiques publiques de santé en Afrique de l’Ouest. Elle est de ceux qui, à travers leurs recherches, font bouger les lignes et redéfinissent les priorités de développement durable.
Indubitablement, le Professeur Aminata Niang Diène incarne ce que l’université a de meilleur : l’excellence académique, l’intégrité intellectuelle, et un engagement indéfectible envers l’enseignement et la recherche. Son leadership à la tête de l’UCAD ne fait aucun doute quant à la direction positive que prendra l’université sous son impulsion.
Bien qu’étant la première femme à occuper le poste de Recteur à l’UCAD, le Professeur Aminata Niang Diène est bien plus qu’une pionnière. Elle est une véritable lumière (lux).
Cette lumière dont notre Institution a besoin pour continuer à briller de manière éclatante sur la scène académique internationale.