Le Professeur Aminata Ndiaye UCAD (Géographie) : Une Linguère Scientifique du 08 Mars

​​​​​​Comme il est de coutume à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines (FLSH) de l’Université Cheikh Anta Diop de Dakar, la Journée Internationale de la Femme a été célébrée de fort belle manière. Les autorités de la Faculté n’ont aucunement lésiné sur les moyens pour faire vivre et revivre ces relations d’amitié et de fraternité qui unissent les femmes et les hommes qui sous-tendent la production de cet espace facultaire. 

Rien qu’une observation de la tenue des femmes aurait suffi pour se faire une idée au sujet de l’ambiance qui s’est déversée à l’Amphi 2 de la Faculté des Lettres, en cette matinée généreusement refroidie par un ciel légèrement couvert. Entre dandinement, déhanchement. dégagement et bonne humeur contagieuse… les grandes dames de la Faculté des Lettres ont tenu à marquer d’une empreinte indélébile la journée de la femme, édition du 8 mars 2022, marrainée par le Professeur Aminata Ndiaye du Département de Géographie de l’UCAD et actuelle Directrice …. 

Ce climat de paix et d’atmosphère détendu qui rythment la vie à la Faculté des Lettres et Sciences Humaines de Dakar, le Professeur Alioune Badara Kandji, Doyen de la Fac, n’a pas manqué de le souligner. Il l’a souligné pour le magnifier. Il l’a évoqué pour le perpétuer. Mais il l’a surtout martelé pour rendre hommage à ses collègues femmes, ces vaillants personnages qui portent avec bravoure, courage, determination et humilité l’activité et la vivacité de tout un espace social et pédagogique.

C’est dans ce même ordre d’idées que s’est inscrit le propos de la Présidente de l’Amicale des femmes de la Faculté. Avec une sérénité légendaire doublée de parcimonie, Madame Diouck a su rehausser la valeur de cette journée qui leur est spécifiquement dédiée. La quintessence de son propos se résume à l’admiration et à l’attachement que les femmes de la Faculté des Lettres vouent au Doyen et à toutes ses équipes. De son propos a jailli de la reconnaissance. Une reconnaissance servie avec joie, loyauté et sympathie. 

Vous avez dit Journée Internationale de la Femme ? C’est bien ! Mais il va falloir adjoindre de la réflexion car les femmes de la Faculté n’ont pas hésité à allier l’utile à l’agréable. En effet, le prétexte a été saisi pour cogiter autour d’une thématique pertinente articulée comme suit : “égalité aujourd’hui, pour un avenir durable”. Il convient de marquer d’un trait violet cet énoncé car l’égalité et la durabilité sont d’une actualité chaleureuse, même si le Doyen Kandji avait généreusement lancé l’avertissement dès le départ :“On ne peut pas parler d’égalité entre les femmes et les hommes car, on le sait tous, les femmes sont largement au-dessus des hommes en raison de leur apport à la famille, à la société et, de façon localisée, à la Faculté“. 

À la qualité de son exposé rythmé d’évidences scientifiques et de démonstrations anecdotiques, le Professeur Aminata Ndiaye, marraine de la journée et conférencière de ce 8 mars, a tenu à ajouter des souvenirs de sa jeunesse ainsi que de sa tendre maman, qui s’en est allée. Elle ne fut ni longue, ni aérienne. Au contraire, elle a joué dans la percussion et la persuasion, sous un air traditionnaliste savamment alimenté par la voix suave d’une griote familiale ayant fait le déplacement depuis sa Sokone natale. Elle termina par un viatique à l’endroit des femmes, mais lorsque le Professeur Amina Ndiaye parle, les hommes peuvent aussi suivre. En clair, le conseil de ce professeur de renommée internationale est le suivant :

“Comme viatique, je voudrais formuler un message à la jeunesse féminine en leur disant que : le BUT de la vie est plus grand que les petits loisirs, ou de trouver du travail, de gagner plus d’argent, ou une reconnaissance sociale. Il est plus GRAND que tout cela. Il faut que les jeunes femmes comprennent que, le véritable but à atteindre est d’être soi-même, d’exprimer avec fierté et détermination sa spécificité, ce que l’on est, et ce qui nous différencie des autres.

• Et c’est là mon premier conseil : être fière de soi, s’assumer avec aplomb et dignité, et surtout, assumer sa responsabilité en cas d’erreur. Cela permet d’être en harmonie avec soi-même, et de ne pas vivre un double conflit, intérieur à soi et avec la société.
• Second conseil : rechercher la connaissance sans artifice, et avec la perfection qui fonde la personnalité de la femme.
• Et troisième conseil ! : prodiguer de l’empathie, quelle que soit la relation qui nous lie aux autres.

Là sont les meilleurs investissements qui finissent toujours par s’avérer rentables !”

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En réalité, la pertinence de ces conseils n’a rien de théorique. Elle se vit et elle a été vécue. Ce mot n’est pas vain. Les jeunes collègues de la marraine de cette journée l’ont d’ailleurs confirmé. Qu’il s’agisse de Awa Niang Fall (Professeur au département de géographie) ou qu’il s’agisse du Professeur Timera (Assesseur de la Faculté des Lettres), le témoignage est le même : la générosité est une marque de fabrique voire un déterminant coriace de la​​ marraine. 

En définitive, la Faculté des Lettres retiendra et son personnel s’en souviendra. Ils se souviendront tous d’une grande dame au cœur d’or. Une Linguère à la générosité inégalable. Une femme de valeur aux attitudes chevaleresques. Une princesse du savoir qui incarne la bonté et l’ouverture d’esprit. Une figure prestigieuse qui personnalise la rigueur et la compétence. Le tout, dans un fond de simplicité, de joie et de foi.